Avant lui, j'avais eu un autre instituteur, lui aussi prénommé Jean, je n'en ai pas  gardé de souvenirs ancrés en moi comme ceux de M. Darmaillacq. Je me souviens encore de mon premier jour d'école avec lui, le 1 octobre 1957. Après nous avoir commenté la phrase de Danton qu'il avait fait sienne, le couperet tombe : « Clauzet récite l'alphabet » et moi de bredouiller « a,b,c,d..... » puis plus rien. Je n'avais jamais appris ! « Eh bien pour demain, tu sauras ! » et le lendemain je savais.

J'ai toujours été, un peu (certains diront beaucoup), réfractaire à l'autorité, dans ma tête prédomine une situation identique à celle visible à l'extérieur : il y a de nombreux épis rebelles ! Si, durant toute ma carrière professionnelle, j'ai pu maîtriser cette situation, je le dois à  M. Darmaillacq. Je ne l'avais pas compris pendant que je suivais son enseignement, ni même tout de suite après, mais l'envie d'apprendre était en moi.

Pour mes 10 ans, le cadeau d'anniversaire tant attendu : TINTIN AU CONGO , en 1961 la lecture de Il est minuit, Docteur Schweitzer  par Gilbert Cesbron et A l'orée de la forêt vierge  par Albert Schweitzer, enfin en 1962 pour ma dernière année chez Darmaillacq j'obtiens le prix d'honneur matérialisé par Vagabond des mers du sud de Bernard Moitessier offert par M. Etienne Dupin, le fait de lire ces ouvrages fait germer dans mon petit cerveau lent l'envie de voyages et d'ailleurs. En 1967, je suis à la recherche d'un emploi à l'étranger, mais sans diplôme et sans expérience professionnelle je n'essuie que des refus, et c'est à partir de cette époque là que les enseignements de M. DARMAILLACQ me sont apparus essentiels. a partir de ce moment là, une vraie boulimie d'instruction, cours de mécanique au conservatoire des arts et métiers, préparation d'une capacité en droit à la faculté de droit de Bordeaux place Pey-Berland et cours de culture générale à la Philomatique rue abbé de l'épée, tout cela en cours du soir et du samedi En 1971, construction d'un buggy buffalo, avec pour projet une traversée du sahara en compagnie de mon ami Alain Billard équipé du même véhicule (la rencontre frontale d'une R16 mettra fin au projet et maltraitera la jambe du pilote, il est toujours mon ami et encore passionné d' afrique.) à suivre